La Double Inconstance

Une production de Sea Art, dans une mise en scène de Jean-Paul Tribout, d’après Marivaux
À partir de 14 ans – Durée : 1h30

Une chasse au plaisir festive !
Pour le “bon plaisir” du Prince, qui se livre à un jeu autant intellectuel qu’érotique, Sylvia est enlevée de force. Son couple “défait” va en donner deux, créant par la même une double inconstance ! Mais ce ne sera pas une charmante comédie pastorale.
Nous assisterons plutôt à « l’histoire élégante et gracieuse d’un crime » (selon Jean Anouilh).
Laclos et Sade ne sont pas loin.

Le mot du metteur en scène
Après le long règne de Louis XIV, la Régence libère les idées et les mœurs. La « fête commence » mais pas pour tous ! La pièce de Marivaux : La double Inconstance jouée pour la 1ère fois en 1723 en est une belle illustration car, dès le début, nous assistons à l’enlèvement, sans consentement bien entendu, d’une jeune paysanne, Sylvia, sur laquelle le Prince a jeté son dévolu et qu’il prétend aimer et vouloir épouser ! La jeune fille aime cependant son Arlequin d’un amour pur et réciproque. Qu’à cela ne tienne, le défi n’en sera que plus grand pour le Prince qui se sert de son acolyte Flaminia pour mettre en œuvre la machination de la double inconstance. Peu à peu, les amoureux sont pris au piège dans un implacable jeu de la tentation auquel il leur est impossible de résister. Le corrupteur s’avère suffisamment habile pour sauvegarder les apparences en laissant à l’abusé l’illusion qu’il ne trahit pas ses principes tout en le rendant complice ! Le dénouement semble heureux puisqu’il se termine par deux mariages mais, en réalité le temps de l’amour éternel est rétrospectivement démasqué comme une illusion et remplacé par le temps du plaisir éphémère. Pas sûr que les deux couples y trouvent leur compte !

Jean-Paul Tribout, directeur du Festival de Sarlat et interprète de l’inspecteur Gustave Pujol dans Les Brigades du Tigre, mars 2024

• Auteur : Marivaux

• Metteur en scène : Jean-Paul Tribout

• Costumes : Aurore Popineau

• Décors : Amélie Tribout

• Lumières : Philippe Lacombe

• Collaborateur artistique : Xavier Simonin

• Interprètes : Baptiste Bordet (Le Prince), Marilyne Fontaine (Flaminia), Maud Forget (Sylvia), Lou Noerie (Lisette), Thomas Sagols (Arlequin), Xavier Simonin (Le Seigneur) et Jean-Paul Tribout (Trivelin)


© Photo Lot

L’amour au XVIIIème siècle
Jeu sans pitié où se révèlent, dans une sorte de grâce qui fait peur, la cruauté d’esprit de l’époque et son libertinage moral… La femme égala l’homme, si elle ne le dépassa, dans ce libertinage de la méchanceté galante, tous les dons, toutes les finesses, toutes les sortes d’esprit de son sexe se tournèrent en une sorte de cruauté réfléchie. Les femmes de ce temps n’aiment pas avec le cœur, elles aiment avec la tête ! Il fallait que l’amour devînt une tactique.
Edmond et Jules de Goncourt

Une histoire simple ?
Le Prince a fait enlever Sylvia, une jeune paysanne, qu’il prétend vouloir « épouser ». Mais Sylvia est fiancée à Arlequin, elle l’aime et ne veut pas entendre parler du Prince. Flaminia complice du Prince fait amener Arlequin au château. Elle va manipuler les deux jeunes gens, aidée en cela par l’ensemble de la Cour. Le Prince va courtiser Sylvia sous les traits d’un jeune officier, et Flaminia, sous prétexte de soutenir l’amour d’Arlequin, va parvenir à lui faire oublier Sylvia. Leurs machinations vont réussir : Arlequin sera séduit par les roueries de Flaminia et Sylvia tombera dans les bras du Prince. Un couple défait en donne deux. Nous serons témoins d’une « double inconstance ».

Ce spectacle bénéficie du dispositif Adami déclencheur.


La presse en parle :
• « C’est rapide, facétieux, comme le veut Marivaux, et dans cette machination diabolique où les amoureux sont pris au piège lors d’un implacable jeu de la tentation, Jean-Paul Tribout met l’accent sur la dénonciation de la corruption qui se veut vertu. Parfaitement orchestré, c’est l’absolue perfection d’un « crime » organisé mezza-voce avec l’élégance du gant de velours dans la main de fer. Remarquable ! » Jean-Rémi Barland, La Provence
• « En fin connaisseur de l’œuvre de Marivaux, le metteur en scène expose habilement que derrière le marivaudage, se cache une critique de la société et des hommes qui la font. » Marie-Céline Nivière, L’Oeil d’Olivier
• « La comédie est merveilleuse. Jean-Paul Tribout la met en scène, jouant lui-même Trivelin. Il a réuni un groupe d’interprètes délicieux. Il surligne un peu l’aspect « sadien » ou « liaisons dangereuses » de la situation. » Armelle Héliot, Le Journal d’Armelle Héliot
• « Grâce et élégance : un classique monté avec tant de propos et de parti-pris si judicieux. » Thomas Benatar, Aubalcon.fr
• « La troupe galvanise la salle ; elle y ajoute une dose d’érotisme qui sied à Marivaux. Du rire, beaucoup de talent et un texte fameux. En un mot que du bonheur ! » David Rofé-Sarfati, L’Autre Scène (.org)
• « Ça rentre et ça sort à la vitesse d’un manège de fête foraine. La langue du XVIIIᵉ siècle résonne avec majesté dans la petite salle du Lucernaire après avoir enthousiasmé les festivaliers d’Avignon. L’expression « marivaudage » est ici parfaitement illustrée. » Nathalie Simon, Le Figaro
• « …de la fraîcheur, un amusement certain relevé de ce soupçon de cynisme. » Le Parisien
• « Ce n’est pas ma première Double Inconstance, mais c’est sans doute la plus intéressante que j’ai vue. Celle qui joue tout, de la franche comédie au marivaudage en passant par les intrigues sociales plus sombres. » Mordue de théâtre
• « Servi par une distribution réjouissante, Jean-Paul Tribout adapte avec une fraîcheur magistrale La Double Inconstance de Marivaux… toute la saveur de ces Liaisons Dangereuses dont Marivaux était le précurseur. » Arts Mouvants
• « Réjouissant, dynamique, divertissant. Jean-Paul Tribout orchestre avec brio ce marivaudage, les scènes s’enchaînent avec aisance et dynamisme. » Théâtre Clau
• « …un parfait dosage de sincérité et de roublardise ; de sincérité et de théâtralité. Toute la troupe a cette duplicité alors même qu’elle est emportée par une contagieuse vivacité, toujours empreinte de subtilité. » Gilles Costaz
• « …les mots et l’intrigue de Marivaux, associés au jeu magnifique des comédiens, font de ce spectacle une merveille. Courez y ! » Culture Tops
• « …nous offre au Lucernaire une des plus belles pièces de Marivaux. Ce sujet, merveilleusement traité par Jean-Paul Tribout au travers de cette comédie, rappelle quelque peu les Liaisons Dangereuses. » Sur les planches
• « Grâce et élégance : ce sont vraiment les deux substantifs qui qualifient pleinement cette version…
Il n’est pas tous les jours donné d’assister à un classique monté avec tant de propos et de parti-pris si judicieux. » De la cour au jardin
• « …une mise en scène élégante et généreuse. Cette pièce nous rappelle combien Marivaux est moderne… » Théâtre Sto
• « Du rythme, des amours qui se perdent, une critique sociale fine, une mise en scène intelligente et des acteurs formidables, tout est réuni pour offrir aux spectateurs un superbe Marivaux. » Blog Culture SNES
• « Une version à la fois pertinente et percutante d’une belle finesse, qui met en valeur de la plus belle façon qui soit le texte de Marivaux et interroge sur l’amour. » Froggy’s Delight
• « Une mise en scène pointue et ingénieuse, des costumes d’époque, des comédiens justes et engagés… Ça c’est du théâtre et du grand ! » Martin refait l’affiche
• « Parfois on se demande pourquoi Marivaux ne s’est pas encore fait cancel. On est quand même sur un mâle blanc hétéro CSP+ qui séquestre une villageoise parce qu’il l’aime, sans prendre en compte ses sentiments à elle (ce n’est qu’une femme après tout pourquoi lui demander son avis) et qui va jouer de sa position dominante pour la brain complètement jusqu’à ce qu’elle cède à ses avances (aujourd’hui ça porte un nom et ça finit au tribunal). Mais croyez pas, hein. On adore Marivaux. On adule Marivaux. Et si Jean-Paul Tribout, 83 ans, nous séquestre demain, nous aussi on cède à ses avances. Merde, qu’est-ce qu’on raconte, là ? » BAM


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